L’offensive française: coup de théâtre ou vrai combat ?
Boum ! Le 6 novembre, la France lance une opération commando sur Shein. Dès l’aube, des douaniers bloquent plus de 200 000 colis. Deux ministres surveillent tout ça. Les médias en font tout un foin. On croirait une série Netflix. Mais derrière le show, il se passe quoi ? Le gouvernement cherche à montrer les muscles, juste avant d’imposer la fameuse taxe de 2 euros sur les colis venant de sites chinois.
Pourquoi maintenant ? Hasard du calendrier ? J’y crois moyen. Le parlement va justement débattre de la taxe dans quelques jours. Sacré timing…
Pourtant, ces opérations arrivent après des révélations chocs. On trouve sur Shein des produits interdits: armes blanches, objets pédopornographiques. Évidemment, tous les projecteurs s’allument. Il faut vite faire oublier les débats sur le pouvoir d’achat.
La réalité derrière la scène ? Elle laisse planer le doute. Et si tout cela servait juste à préparer le terrain, à justifier des mesures qui vont surtout coûter cher à ceux qui n’ont pas le choix ? Suspense…
Le vrai problème, il vient d’où ? (Spoiler: pas que de Chine)
Flashback: en France, il y a 40 ans, on fabriquait encore nos fringues ici. Puis les années 70 arrivent. Nos usines délocalisent à la chaîne, pour chercher la main-d’œuvre pas chère. Tout part en Chine, au Bangladesh, au Vietnam.
C’est pas arrivé tout seul, ce virage. En 1995, l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) pousse à enlever les protections. Plus de quotas, plus de barrières: à fond la mondialisation.
Résultat, la France passe de 432 000 salariés dans le textile en 1990… à peine 108 000 en 2025 > source INSEE. Le secteur du luxe résiste, les autres coulent. Et les consommateurs ? Eux, ils n’ont plus vraiment le choix sur l’origine de leurs vêtements.
Ce n’est pas l’avis de tout le monde. Certains politiques accusent les clients de “consommer mal”. Pourtant, comme l’écrit Frédéric Farah dans Fake State: notre État a-t-il encore le contrôle ?, ce sont surtout les choix économiques d’en haut qui ont construit cette dépendance. Culpabiliser les gens ? C’est juste leur faire porter une responsabilité qu’ils n’ont jamais vraiment eue.
Bref, avant de pointer du doigt les consommateurs, il faudrait d’abord regarder l’histoire. Parce que si on en est là, ce n’est pas juste à cause de ceux qui achètent des t-shirts pas chers sur Shein.
La revanche chinoise: Frankenstein échappe au labo
Un jour, les marques françaises pensaient contrôler le truc. Elles font tout fabriquer en Chine, gardent la main sur la distribution. Mais la Chine ne reste pas longtemps l’outsider. Vitesse grand V, elle modernise ses usines, pique au passage la tech occidentale, embauche des robots, et hop, devient le chef d’orchestre mondial.
Là, plot twist: Shein, Temu et compagnie arrêtent de livrer seulement Auchan ou Zara. Ils vendent eux-mêmes, direct depuis leurs plateformes, à des millions de Français. Moins d’intermédiaires, plus de marges. Et surtout… les t-shirts à 4 euros qui font trembler les anciens rois du textile.
Ce qui dérange vraiment ? La Chine applique maintenant à la lettre la promesse de la mondialisation: fabriquer vite, pas cher, et vendre partout. Elle fait mieux que les “créateurs” du système, et ça, difficile à avaler pour nos dirigeants.
Comme le précise Emmanuel Todd dans La Défaite de l’Occident: « L’Europe a pensé contrôler la délocalisation ; la logique s’est retournée contre nous. » Aujourd’hui, Shein triomphe là où tout le monde voulait juste survivre.
Le Jackpot de l’État et des grandes enseignes
On parle d’une taxe de 2 euros sur chaque colis chinois. Ça fait “punition” pour le consommateur, mais côté caisse, c’est bingo: plus d’1,6 milliard d’euros de collecte estimée chaque année.
On dit que ça protège le commerce local. Mais en vrai ? Les grandes enseignes respirent un petit peu. Les hypermarchés et supermarchés traditionnels voient ces plateformes tailler dans leur chiffre. Alors, taxer le e-commerce venu d’Asie, c’est surtout donner un coup de pouce aux vieux acteurs, à défaut de favoriser les petits.
Mais attention aux conflits d’intérêts. Le ministre du commerce, Serge Papin: ex-boss de Système U, passé direct en politique. On nage parfois entre public et privé, sans vraiment s’y retrouver.
Les grands gagnants ? L’État qui empoche la taxe, et les chaînes qui freinent la chute. Les perdants ? Les consommateurs et les petits commerçants qui voient revenir la “guerre des prix” sans jamais gagner.
Le consommateur, bouc émissaire de l’ère Shein
Depuis des années, on entend: “Acheter chez Shein ou Temu, c’est mal.” Chaque média ajoute une couche: pollution, exploitation, génocide… On culpabilise les gens, surtout les petits budgets. Pourtant, personne n’a vraiment choisi de tout importer. C’est le système qui a fait le tri, comme le rappelle Christophe Guilluy dans France périphérique: “On assigne les pauvres à des choix par défaut.”
Les politiques, eux, pensent avoir une solution: faire la morale. “Boycottez les prix cassés, consommez éthique !” Facile à dire quand on peut s’offrir le “blue-jean responsable” à 180 euros. Mais à force d’utiliser la honte comme arme, ça ne fait que masquer un système qui tourne en rond.
Les vrais perdants ? Ceux qu’on pointe du doigt à chaque nouvelle polémique, alors qu’ils essaient juste de jongler avec leurs fins de mois.
La boucle infernale de la dépendance
Là, pas besoin de suspense. La FranceChine pour ses vêtements, ses gadgets, ses prix… et même pour équilibrer ses comptes publics grâce aux nouvelles taxes.
Chaque renforcement de la réglementation, chaque nouveau prélèvement, met un peu plus de distance avec le “made in France”. On rêve de relocalisation, mais la vérité, comme le souligne Yann Rivoallan dans “À propos de la taxe sur les colis chinois”, “Tout cela ne profitera qu’aux gros, jamais aux petits.”
Alors, qui reste perdant ? Toujours le consommateur, toujours la petite boutique. Les politiques se gardent bien de toucher aux vraies racines du problème. Et la guerre contre Shein devient surtout un immense spectacle… dont personne ne sort vraiment vainqueur.
