Un air détendu… mais des cartes maîtresses en main
Mars 2024, Vincent Bolloré débarque à l’Assemblée. Commission sur les fréquences TNT, ambiance directe. Il lance: « Je suis tout doux, zéro projet idéologique. J’aime le bonheur. » Tu souris, mais tu sens qu’il y a un truc. Ce monsieur, c’est Canal+, CNews, C8, Paris Match, JDD. Un vrai boss de réseaux- voir ici > Assemblée nationale .
Derrière le ton cool, c’est contrôle total. Même l’Élysée commence à s’inquiéter. Pourquoi ? Il tient le crachoir dans les plus grands débats. Tu veux creuser ? > liberté d’informer.
Médias, édition, influence: la toile Bolloré
Bolloré joue le boss gentil. À l’audition, il pose: « Je veux juste que chacun soit libre ». Mais il recolle Canal+, CNews, C8 sous sa coupe. Avec CNews, la ligne édito est claire: les débats vont loin, les opinions tranchent. Pas mal pour quelqu’un qui se dit sans projet. Le compte-rendu de la commission sort même les chiffres et les rôles.
Des éditos qui cognent, de la politique incarnée chaque soir… Dès que Zemmour débarque, la tension grimpe. Quand il vise Paris Match et le JDD, ça réagit partout. Et l’édition ? Hachette dans le viseur, pour la main sur les livres. On se demande où ça s’arrête. Si t’es curieux, regarde la saga Saadé pour voir un autre empire familial qui pèse.
Entre débats brûlants et pressions politiques…
Chaque jour, ses médias servent l’actualité chaude. Zemmour multiplie les punchlines sur l’Europe et l’islam, l’émotion monte. L’Élysée surveille, les commissions enquêtent, et le Parlement pose la question : qui tient le pouvoir sur l’info ?
Les journalistes, eux, dénoncent les pressions, le public doute. Pour voir la version longue, tu peux retrouver l’audition en vidéo sur YouTube.
La liberté d’informer, c’est jamais une question “donnée”. Tu veux aller plus loin ? Jette un œil à ce combat des rédactions.
Afrique: l’autre terrain du jeu Bolloré
Tu savais que l’empire Bolloré, ce n’est pas juste les médias ? Pendant des années, il a tenu un business de fou en Afrique. Quarante-deux ports, des milliers de kilomètres de rails, des sociétés logistiques partout. La fortune, il la bâtit là-bas. > voir Mediapart .
Sauf que ce n’était pas le club Med. Les boîtes locales râlent. Des enquêtes sortent. Accords opaques, magouilles pour décrocher des contrats portuaires, détails sur des deals limite “complot” avec les gouvernements. L’argent coule, la polémique aussi, surtout quand il revend le tout à MSC pour 5,7 milliards.
Agence Ecofin
Mais tout ça, ce n’est pas juste une histoire de sous. Parce qu’en vendant ses actifs, Bolloré passe à la vitesse supérieure… retour sur le territoire français, avec une nouvelle ambition: peser encore plus dans l’info et l’édition.
Lagardère, JDD, Hachette: quand Bolloré change de dimension
Juin 2022. Vivendi annonce contrôler 60 % du capital Lagardère. Coup de maître. À ses pieds: Paris Match, le JDD, Hachette, et toute une galaxie de titres. Certains flippent pour l’indépendance, d’autres applaudissent. Mais tout le monde capte que la création, la diffusion, les débats, pourraient vite tourner à sens unique.
Le Monde
Les journalistes du JDD n’hésitent pas. 97 % votent la grève après la nomination d’un directeur controversé. On sent venir le raz-de-marée éditorial. Les ministres, eux, acceptent des interviews sans trop sourciller.
À la Culture, gros clash. Rima Abdul Malak dénonce l’emprise des médias Bolloré, se bat pour la pluralité, puis est vite remplacée par Rachida Dati, bien plus en phase avec le nouveau paysage. La passe d’armes fait jaser tout Paris.
Mais derrière les jeux de pouvoirs, débats et slogans, il reste un pays qui observe, interroge, et qui, souvent, prend des notes…
Quand Macron et Bolloré se serrent la main
À l’automne 2023, le tout-Paris bruisse d’un rendez-vous discret à l’Élysée. Emmanuel Macron et Vincent Bolloré trouvent enfin un terrain d’entente. L’affaire, restée hors agenda officiel, fait couler beaucoup d’encre: un président réélu, un magnat des médias inquiété par une enquête européenne, et au milieu, la tentation de s’arranger pour peser ensemble.
Rapidement, le message passe. Paris Match a soudain un accès VIP au roi Charles lors de sa visite en France, Brigitte Macron fait la une des nouveaux magazines. Dans la foulée, tous les ministres macronistes se ruent pour confier leurs humeurs aux médias Bolloré. Difficile d’y voir juste de la coïncidence, surtout quand journalistes et observateurs évoquent l’hypothèse d’un “pacte”. Les coulisses du pouvoir, version Bolloré, c’est tout sauf un long fleuve tranquille.
Pluralisme en question, tensions à la Culture
Pendant ce temps, la liberté d’informer bat sérieusement de l’aile. Rima Abdul Malak, la ministre qui ose rappeler les règles du pluralisme face à l’empire Bolloré, est d’abord applaudie… puis débarquée. Sa remplaçante ? Rachida Dati, prête à “composer”. Toute la sphère culturelle s’interroge.
Pendant ce temps, les conseils de régulation multiplient les rappels à l’ordre. Depuis 2019, C8 et CNews accumulent plus de 40 interventions de l’ARCOM: réunions officielles, coups de semonce sur la pluralité, la déontologie, l’équilibre des débats.
Mais concrètement ? Le public, lui, assiste à ce bal des puissants et se demande jusqu’où l’info peut rester libre… ou si tout ce théâtre n’est finalement qu’un écran de fumée.
